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Le ventre d'Ivi Kromm
6 octobre 2007

Ma chère Mamie, Je t'écris aujourd'hui

Ma chère Mamie,

Je t'écris aujourd'hui d'Aberystwyth, au Pays de Galles. Je ne sais pas si tu avais compris que j'y allais. Je ne sais pas si je te l'avais expliqué. Tu me manques toujours autant. Peut-être que je devrais supprimer les photos de toi sur mon ordinateur. Autrefois, on ne revoyait les morts que dans les vieux albums au fond de l'armoire. Ça évitait d'y penser. Mais je me refuse d'éviter de penser à toi. Ta joie, ton sourire me manquent, et toute ma culpabilité me fais mal, non parce que j'en suis mal à l'aise, je suis coupable de tellement de choses! Mais c'est ta douleur, celle de tes derniers jours que je subis, car je sais bien que j'aurais pu l'atténuer plus; je souffrirai ce qu'il faudra.

Je suis donc à Aberystwyth. C'est une ville charmante, et j'habite face à la mer. En face de la grande baie, sur une « promenade » que la mer frappe car ici le vent ne s'arrête jamais vraiment complètement de souffler. Tu adorerais cet endroit magnifique. J'espère qu'en jetant un oeil sur moi de temps en temps tu le vois et tu t'émerveilles comme toi seule le faisais. Maintenant que tu as accès à toute la beauté du monde, ces paysages peuvent-ils encore t'émouvoir? Les gens ici sont merveilleux, et pour l'instant je me suis sorti de mes problèmes d'argent avec une facilité déconcertante. C'est sans doute grâce à toi. Je t'en remercie. Ce que j'aimerais par dessus tout, c'est te voir une dernière fois. Pouvoir te dire tout mon amour, en face, pas par l'intermédiaire de papiers, de bougies... Bien que je sais que tout ça t'arrive, et j'espère te fait plaisir. Je referai des bougies. Je trouverai bien des bocs. Demain j'irai au Old College, une drôle de batisse qui a été à l'origine de l'Université où je suis, qui s'appelle « Prifysgol cymru – The University of Wales – Aberystwyth », à la fin du XIXème siècle. J'espère que tu me suivras à l'intérieur, et que tu l'as fait aussi cette après-midi dans le bois. Si ce n'est pas le cas, j'y retournerai. J'y retournerai de toutes manières.

Je pense à toi. J'écrirai à Erell, rappelle-le moi s'il le faut. Et à Erwan. Je compte sur toi, Mamie, pour me rappeler à mes devoirs familiaux! J'ai trop de mauvaises habitudes. Je suis trop libre. Merci, merci, merci pour tout ce que tu fais pour moi. Le simple fait de penser à toi me fait du bien, m'aide à sourire aux gens. Merci.

Yann, 23/09/2007

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