Retour à Toulouse
Toulouse cette année a changé de visage. Ou alors c'est moi qui ai changé: je suis définitivement céphalophore. J'y suis venu cette fois comme dans un refuge, je l'ai prise comme une roue de secours que j'avais très envie d'utiliser. Il fallait simplement attendre qu'une bonne roue casse.
Comme Texas venant Vieilles Charrues après l'annulation de Bowie, en remplaçant de luxe, Toulouse m'est apparue après Paris. Comme Obama après Bush. Je vomissais la capitale et l'on m'offrait l'accent joyeux du Sud-Ouest, les histoires folles des clodos de la gare et la patronne du plus vieux bar de la ville qui m'interrompt pour me dire: "Vous êtes en train d'écrire un poème?".
Je me suis baladé toute l'après-midi dans le majestueux musée des Augustins, j'ai pris des statues en photo et suis resté ébahi par les énormes et magnifiques tableaux, Routard en poche. Dans le cloître, j'ai fumé ma dernière gauloise. Ce soir, j'en reviens à ma chère fleur. Demain, où irai-je demain? A St Jérôme? A la Garonne? Toulouse est calme, paisible, elle est plus conviviale que la prison dorée que j'avais vu l'année dernière.
Je suis discret, solitaire, passe-partout. J'ai les clefs de la piaule de la Barrière de Paris dans la poche. J'ai. J'ai. J'ai la main usée et prête à prendre. J'ai une main d'homme, et sous elle les cordes font: Ré. La. Mi.
25/02/2009 Toulouse
Au Père Louis, Rue des Tourneurs.