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Le ventre d'Ivi Kromm

19 septembre 2009

J'existe encore.

J'existe encore.

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27 mars 2009

Nouvelle fermeture du ventre. RDV NOMBRIL.

13 mars 2009

Toulouse encore

DSCI0091

Nombreux ceux qui poussés par l'ivresse à l'extrême
Deviennent violents, vulgaires ou ennuyeux
Le vin rouge du Sud a des effets bien mieux
Il rend tactile et doux, les serveurs sont des crèmes.

Les visages sont les mêmes, les coiffures de mémères, le maquillage ridicule, mais elle ouvre la bouche: elle ne parle pas comme nous! Elle a ce drôle d'accent qui n'est pas étranger mais que je n'oserais utiliser. Un nouveau découpage sonore. Une nasalisation vibrée. Une mélodie langoureusement frappée. "Que prendrez-vous?" dit-elle, la main sur l'épaule du client.

Bienveillance et joie de vivre. Le vin s'aime il ne s'engloutit pas, ne se crache pas, ici on le connait. On le maitrise, ici, on est lié à lui. On sait, en fait, on sait, on est vivant tout simplement. On est le peuple et on a tout compris.

25/02/2009 Toulouse
Au Père Louis, Rue des Tourneurs.

12 mars 2009

Retour à Toulouse

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Toulouse cette année a changé de visage. Ou alors c'est moi qui ai changé: je suis définitivement céphalophore. J'y suis venu cette fois comme dans un refuge, je l'ai prise comme une roue de secours que j'avais très envie d'utiliser. Il fallait simplement attendre qu'une bonne roue casse.
Comme Texas venant Vieilles Charrues après l'annulation de Bowie, en remplaçant de luxe, Toulouse m'est apparue après Paris. Comme Obama après Bush. Je vomissais la capitale et l'on m'offrait l'accent joyeux du Sud-Ouest, les histoires folles des clodos de la gare et la patronne du plus vieux bar de la ville qui m'interrompt pour me dire: "Vous êtes en train d'écrire un poème?".
Je me suis baladé toute l'après-midi dans le majestueux musée des Augustins, j'ai pris des statues en photo et suis resté ébahi par les énormes et magnifiques tableaux, Routard en poche. Dans le cloître, j'ai fumé ma dernière gauloise. Ce soir, j'en reviens à ma chère fleur. Demain, où irai-je demain? A St Jérôme? A la Garonne? Toulouse est calme, paisible, elle est plus conviviale que la prison dorée que j'avais vu l'année dernière.
Je suis discret, solitaire, passe-partout. J'ai les clefs de la piaule de la Barrière de Paris dans la poche. J'ai. J'ai. J'ai la main usée et prête à prendre. J'ai une main d'homme, et sous elle les cordes font: Ré. La. Mi.

25/02/2009 Toulouse
Au Père Louis, Rue des Tourneurs.

11 mars 2009

Monte le son

Fume au loin tes gauloises
Assise sur mon sang!
Je crois que si je croise
Ton regard arrogant
Je détruis, ratiboise
Ton crâne car à cran
Toi, ville villageoise
Tu as mis ton amant.

Février 2009.

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6 mars 2009

Train de nuit

Comme je n'ai pas pu prendre l'avion à cause de ma carte d'identité, j'ai décidé de descendre à Toulouse. Je me suis arrêté, pour la première fois de ma vie, à St Pierre des Corps et puis j'ai dû remonter vers Paris pour prendre une correspondance aux Aubrais Orléans. Les deux gares évidemment n'ont plus de bars ou de sandwicherie ouverts après 20h30 et je me suis retrouvé à les arpenter dans tous les sens pour trouver à manger. Ce n'est qu'aux Aubrais que j'ai encore une fois réalisé qu'on gagne en temps et en argent à faire soi-même son parcours en plusieurs billets, car si mon trajet était le moins cher des Paris-Toulouse, tout aurait été plus simple si j'avais pris un Paris-Orléans puis une navette jusqu'aux Aubrais. Ça m'aurait évité un aller-retour absurdeen région Centre et ça m'aurait aussi permis de manger tranquillement, car le temps que je demande à une jeune fille de m'indiquer quelque chose, le dernier tram avant 25 minutes était parti. Moralité: c'est partout pareil, faut connaitre.

Comme je ne suis plus adepte du ventre vide je me suis résigné à m'adresser aux distributeurs qui allaient une nouvelle fois me confronter à l'absurdité anecdotique mais si délirante dans ces moments! Distributeurs de bouffe, donc: je mets deux euros puis regarde un peu les choix. Je me souviens que dans le temps j'avais octroyé aux snickers le meilleur rapport nourrissant/prix. Je tape le numéro 32, je tourne... Les snickers avancent... Et le tire-bouchon s'arrête juste avant qu'ils ne tombent. Je n'y crois pas. Je reste planté là une minute puis tente de petits coups sur la machine - sans effet - avant de me lancer sur les quais à la recherche d'un contrôleur. Personne. Je fais des allers-retours entre la machine et les quais puis me replante face à elle, incapable. C'est alors que sans trop y penser j'ai l'idée d'appuyer sur "retour monnaie". Et voilà deux pièces d'un euro qui arrivent! Enjoué, je les inserre aussitôt dans le distributeur - après une hésitation, quand même - et refais le 32. Les snickers tombent, le tire-bouchon continue de tourner... J'espère en secret qu'un deuxième lot va suivre le premier: bingo! Et me voilà avec quatre snickers. Ensuite j'opte pour le cappuccino. Il y a du café partout par terre alors je maintiens le gobelet qui se remplit, me méfiant de cet automate comme de la peste. Il ne rend aucune monnaie. Sur ma lancée depuis les snickers, j'appuie sur "retour monnaie" et il me renvoit un euro: parfait puisque c'était 1€10 et que j'ai mis 2€! Ça a l'air de rien comme ça mais ça m'a procuré une joie intense. Alors je suis allé m'asseoir pour déguster tout ça et me rappeler combien les snickers c'est dégueulasse et pâteux et le cappuccino de gare plus que douteux. Dans 40 minutes, je prends le train couchettes à destination de Toulouse Matabiau.

J'y arriverai à 6h41, et puis j'irai boire un café avant de chercher l'immeuble de la pote de ma pote qui a le double des clefs et qui va me les lancer du balcon car elle ne peut sortir, étant très malade. Avec ça je chercherai l'immeuble de ma pote et passerai la journée à méditer sur mon triste sort avant de préparer le dîner et de rigoler avec elle à mon voyage, à moi, à nous.

23/02/09 Les Aubrais Orléans.

5 mars 2009

La cafèt' des voyageurs...

Bon Dieu: pourquoi faut-il, pour accéder aux délices du voyage, passer par ces endroits cauchemardesques? On ressemble à des fourmis. Ce midi, à Rennes, j'ai tiré 50€. Je parie que demain y a plus rien.

Un dernier épisode pour la route. Ou deux.

Sur la table devant moi, deux ou trois familles étrangères. Portugaises, peut-être. J'ai du mal à reconnaitre leur langue. Ils sont horribles, il puent le fric. Les enfants pleurent, se font frapper par leurs pères et brièvement consolés par leurs mères avant d'être oubliés: tout le monde bouffe vulgairement et dans l'indifférence. Au moment de partir, ils laissent évidemment leurs tables pleines de tous leurs déchets amoncelés sans gêne aucune. Un gosse avec son gros nounours Mickey pousse sans s'en rendre compte un des tas d'emballages et de restes; gagné, une tasse et une soucoupe viennent s'exploser par terre. Immédiatement, deux serveurs noirs en pantalons de costume noirs et T-shirts noirs avec logos de l'enseigne accourent en disant "C'est pas grrrave!" de leur très fort accent et se mettent à tout nettoyer pendant que les familles s'en vont en soupirant.

Suite de mes aventures dans la cafèt': le croissant (encore plus immonde que le sandwich) est à 1€75 (plus d'un euro de plus que dans une boulangerie bretonne) et le café à 1€80. A qui va tout ce fric bordel?
Je vais redescendre fumer une clope en me frayant un passage entre les poteaux en métal étroitement disposés sans autre raison apparente que de faire chier le monde en face des escalators, et puis j'irai à l'enregistement, et puis j'aurai encore du temps à tuer! J'ai pas encore goûté au café, mais son odeur parle pour lui.

Allez ça y est, j'y vais, Voyageurs, si vous vous retrouvez ici un jour, sachez que vous pouvez avoir un sandwich baguette au choix et une bouteille d'eau plus un sachet de chips pesant tout de même 45 grammes pour 10€. Le prix de quatre coreff ambrées: on n'est pas bourré mais on vomit pareil!

23/02/09 Orly.

24 février 2009

Orly

Orly_Sud

Me revoici sur la route. La route recommence souvent, aujourd'hui, par un retour au démoniaque: Paris. Je repasse encore par ces étapes absurdes comme celle que je vis tout de suite; croquant sans envie dans un bout de pain sec tartiné de beurre doux et dans lequel on a fourré trois tranchettes de gruyère industriel. Par la suite ils ont eu le culot de nouer autour une étiquette "pain cuit sur place - freshly baked". Tout est bilingue ici, mais ils comptent quand même apparemment sur la méconnaissance de l'anglais par les voyageurs pour oser prétendre que ce pain est frais. Froid, par contre, je dis pas. Cette merde m'a coûté la bagatelle de 3€70.
Police partout, justice nulle part, prix guadeloupéens. Voilà un portrait assez juste je crois de l'aéroport d'Orly. C'est le plus gros que j'aie jamais vu je pense, mais c'est vrai que je n'ai pas vu beaucoup d'aéroports: Roissy, mais j'étais encore un gamin et ne m'en souviens pas, et puis Brest l'ancien, Birmingham, Bristol, Toulouse, Brest le nouveau. Birmingham, c'était déjà pas de la tarte. Si je n'avais pas eu un petit itinéraire dessiné par un ami qui connaissait le trajet, je n'en serais sans doute pas sorti indemne. Je fais donc cette expérience ici, à Orly. Je déteste les aéroports autant que j'aime les gares, mais ici, à Paris, les gares sont des genres d'aéroports. Montparnasse est aussi la plus grosse gare que j'aie jamais vu. Je pense qu'elle est plus grande que la gare de Lyon.
En quittant Montparnasse, donc, déjà bien baigné dans l'antipathie des parisiens, je me suis évidemment fait emmerdé par un taxeur qui te sourit jusqu'au dernier moment puis te traite de fils de pute. La navette: 11€50. C'est un commerce qui ne risque pas la faillite. Le car s'arrête à Orly, je descend, mais je flaire déjà l'arnaque en voyant que beaucoup restent assis. Je trouve une porte et cherche des repères dans l'immensité de l'endroit et puis, au bout d'un gros quart d'heure, je réussis à me faire indiquer que je suis à Orly Ouest et qu'il me faut aller à Orly Sud. Les deux étaient marqués partout, impossible de s'en rendre compte tout seul. Je prends donc l'horrible OrlyVal et arrive à Orly Sud. Là, je suis définitivement plongé dans l'absurde. De grands panneaux m'indiquent le "Carré Voyages" et le "Carré Azur": je ne saurais jamais de quoi il s'agit. Puis j'ai fait ma route (après une pause clope évidemment difficile, le temps de trouver la sortie) à la recherche d'un endroit correct où me nourrir. Je vous passe le détails de ces recherches: les endroits corrects, ici, n'existent pas. Les prix, l'ambiance, tout est atroce, mais le pire je crois c'est l'inhumanité des gens qui travaillent ici. Ils sont automatiques et désagréables. Vidés. Menaçants. Des militaires nous surveillent, fusil à la main. J'ai envie d'un café et de quelque chose à manger...Je crois que je vais plutôt me prostrer dans un coin avant de pouvoir m'échapper.
Je ne veux même pas regarder les gens; c'est un repaire de cons.

23/02/09 Orly.

21 février 2009

Ma bouteille

DSCI0018

Ah ma bouteille, quel plaisir de te retrouver! Tu m'avais manqué, bien sûr, mais je ne l'avouerai pas, ce serait indécent, ces choses-là se gardent pour soi. C'est vrai, nous nous étions ignorés longtemps, quelques semaines, quelques jours, mais il a suffit encore une fois que je te croise pour que mon envie de toi se réveille et que nous nous retrouvions un peu tous les deux.
Entre nous, pas de chichis, pas de blabla, on se connait. On passe tout de suite aux choses sérieuses. On se connait bien, non? Je ne vais pas te raconter ma vie, n'est-ce pas, qu'est-ce que tu y trouverais d'intéressant, toi la bouteille! Et moi-même, qu'est-ce que ça peut me foutre, la vie d'une bouteille? On ne se comprendrait pas. On n'a pas le même langage, pas les mêmes codes, on n'est pas du même monde! Notre relation, c'est ici et maintenant, parce que c'est moi, parce-que c'est toi, et d'ailleurs ça pourrait être une autre, je pourrais être un autre! L'important, c'est ce qu'on va faire ensemble tous les deux.
On se retrouve autour d'un verre et je t'engloutis. J'ai un problème avec l'alcool, c'est vrai. Je veux bien le dire. J'aimerai même pouvoir t'en parler. Mais comment te dire que j'ai un problème avec toi! Comment t'expliquer que le problème, ce n'est ni toi ni moi, mais ce qui se passe entre nous? Je ne suis pas malheureux de ne pas te voir. Je ne suis pas malheureux de te voir. Je suis souvent malheureux après t'avoir vu. Comme si j'attendais autre chose de toi, quelque chose que sans doute tu ne peux pas m'apporter. Mais je veux croire qu'un jour tu le pourras, que tu ouvriras les yeux, et que nous ferons de grandes choses ensemble, que tout ne s'arrêtera pas là, comme ça, une fois que je t'ai bue!
Je t'aime, tu le sais ça, je t'aime. Mais qu'est-ce que mon amour, pour toi? Tu ne comprends que ce que tu veux comprendre, tu n'entends que ce que tu peux entendre. Avec tes oreilles de bouteille... Quelque part, ce n'est pas de ta faute, c'est juste... Que je m'accroche à l'illusion qui me fait croire que tu pourrais être comme moi, partager mes sentiments. Bouteille, bouteille, bouteille... Tu me rends dingue. J'ai tellement de choses à te reprocher! Ou alors à moi? Je ne sais pas ce que tu en penses, jamais, je ne pense même pas que tu penses, je ne sais pas, dans le fond, qui tu es.

L'alcool et les gens, c'est pareil.
Quel goût, mais quel goût! Et puis je rentre chez moi et j'ai envie de cracher.

1 février 2009

Je souris

J'ai piétiné longtemps puis dansé et ri au son de la voix absurde et pertinente de Feriel. Les enfants jouaient et observaient le monde depuis le capot... Place Hoche, on s'est retrouvé tout seuls: le chariot était bloqué à l'entrée de la rue St Melaine et le reste était loin, loin devant... Alors on s'est arrêté manger à Ste Anne. J'ai fini par trouver des bouts de jambon dans mon panini quatre fromages, alors on est allé parler musique ailleurs, et puis ça a été l'heure de rejoindre la grande assemblée. C'était difficile. Je restai jusqu'au bout, seul, ne trouvant pas de crochet adaptable aux connaissances que je croisai, non, je ne trouvais pas ma place. Personne ne semblait trop trouver sa place. Ce sera dur, très dur, et sans doute très décevant.  J'en serai, donc.

Hier soir, je passai quelque temps dans un concert gratuit à la Cité. Au départ, il y avait un groupe de funk, pas très original au premier regard, des jeunes babas qui faisaient de la musique pour jeunes babas avec clichés et instruments de jeunes babas. Mais ils étaient bon et je finis par me laisser prendre à leur jeu. Je retrouvais la danse: les pieds, d'abord, puis les jambes, les hanches, les épaules... Bientôt je finirais même par sortir les mains de mes poches. Ensuite il y eu de gentils kabiles et puis enfin un enchainement de groupes de rap / hip-hop. Faut arrêter maintenant. Faut arrêter, les éducateurs, les animateurs de quartier, le discours du "s'en sortir par le rap" et bla bla bli et bla bla bla. C'est affligeant le résultat. Ils savent pas ce qu'ils font! Pourtant y en a qu'ont du talent là-dedans, qui balancent bien, qu'ont un truc, quoi. Mais qu'on leur apprenne à faire de la musique, s'il vous plait, c'est pas vous qui venez les voir après, vous achèterez pas leurs disques.

Chez moi, il y a une odeur que j'aime pas. Je crois que je pue.

Nous voilà attablés et les mets délicieux
Parfument nos narines et ravissent nos yeux:
Je souris,
Et vous restez sérieux.

Nous sommes dans la rue, nous marchons côte à côte
Le soleil est radieux, tout va bien mais sans faute:
Je souris,
Vous gardez têtes hautes.

Quand la musique avec la foule nous entraine
Que chacun veut chanter, danser, lâcher les rennes:
Je souris,
Mais vos soupirs s'enchainent.

Nous ne sommes plus que du hasard
Nous ne vivons plus que de mémoires;
J'ai beau sourire
Vous dîtes qu'il est tard...

C'est vrai qu'il est tard et puis la pluie vient des cieux
Nous faire murmurer nos courts au revoirs anxieux:
Je souris...
Vous restez silencieux.

Chapitre Janvier, fini.

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