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Le ventre d'Ivi Kromm
28 décembre 2007

Je sais pas d’où ça m’est venu, de boire de

Je sais pas d’où ça m’est venu, de boire de telles quantités de thé. Des gros bols entiers, comme ça. Je sais pas. Ce que je sais c’est que j’ai fait des petits. Même ici ! Au début ils se foutaient tous de ma gueule, genre « c’est quoi ta soupe ? »… Maintenant ils boivent des bols de thés, aussi. Et ils aiment ça. Incroyable. Alors là avec mes deux potes polonais, Dorota et Bartek, c’est assez gravos, comme on dit chez nous. Je leur refile tout, mon vocabulaire, qui va d’une langue à l’autre : « shit, stupid, boring ». Et je fais souvent « pffff » en gonflant mes joues. Bart, c’est « the deep singer ». Faut être très deep pour suivre ses chansons, quoi. Et puis Doro, the topic changer. On parle d’un truc, elle embreille sur autre chose qu’à rien à voir, et plus précisément dans les cas où tu racontes un truc passionnant.

Voilà donc un point sur ma vie. Je bois du thé, toujours, surtout maintenant qu’Elod m’a refilé sa sinusite (par internet, quand même, elle est fortiche). Je bois du thé, ouais, ça me réchauffe, ça m’occuppe, ça me donne du goût, ça donne du goût à l’air, à la chambre, à la journée, à la vie. Le vin rouge aussi mais ça colore trop les lèvres et bourré à la messe de minuit on a fait plus débile. Calmons-nous un peu s’il vous plait. Jouons au poker.

Comment est-il possible que je n’aie jamais tenté ça avant ? J’ai tout raflé ! Je les ai jartés un par un. A peine besoin de bluffer. Comme une prise de relais : je parcours toujours les écrits du peuple de l’Etoile, mais avec plus de distance, les jours de mauvais temps pour la plupart. Et comme ils ont l’air de s’enfoncer dans leur jeux, des cartes me sortent des mains, comme par enchantement, alors que je rêvais avec ma flûte de plastique aux parties de belote endiablée d’argall, des bidars, de la vieille Marine criant « barbu barbu », de frapper les mains de guylserj à la bataile corse, les saletés de françaises m’invitent au tarot et je remporte les jetons.

Demain, je reprend le boulot. Fini les réjouissances, fini le « boxing day », et fini le collègue chiant qui part à londres pour la semaine. Il m’a gonflé, lui. A se transformer en petit chef alors que… Mais non, je lui en veux pas. Quand on quitte son pays et qu’on se retrouve aux milieux d’étrangers qui parlent une nouvelle langue inconnue, qu’on a besoin d’argent et que donc on se lève à six heures pour faire le nettoyeur, qu’on enchaine à l’usine à onze jusqu’à vingt-trois, et qu’on attend sa paie, misérablement, priant pour qu’enfin après un mois et demi de boulot on signe enfin le contrat… Bon, je ne lutte pas. Je laisse couler. Il mérite bien ça.

Alex hall 26/12/07 vers deux heures.

Sinon, faut pas croire hein, je vais bien. Je suis épuisé, bon à rien, mais je suis très bien. Hé!

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