Direction Trip-Hop

Tricky & Martina Topley-Bird... Ben oui, fallait bien.

Ce train est à destination de Cardiff Central. Le prochain arrêt est Cwmbran. Merci.
Que l'on m'explique la présence de ce Merci et je paye une clope, des Pall-Mall échangées contre des Malbos offertes par Lucille qui les a carjackées à un certain Diego, espagnol incompréhensible qui voulait qu'on "prouve" ses joints. Et ça me rappelle une discussion avec Erwan. Je lui reprochais de mettre ainsi des Mercis inadaptés un peu partout. Quand on commence à utiliser un mot malhonnêtement, c'est à dire pour ce qu'il représente, ou pour l'effet qu'il produit, en opposition avec son sens et sa musique - mais comment l'apprécier -  quand on commence à faire ça, alors on.

Je suis donc dans les transports en commun, allant de Bukowsky à quelques segondes de sommeil, parcourant l'entourage du regard. Quel bonheur. Je tournais en rond dans les bus sans accordéon d'Aber. Ici je revis, mon coeur de poète bat de nouveau et produit inconsciemment des vers que ni vous ni moi ne connaitrons jamais. La flemme pour l'instant.
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Me voilà à l'aéroport de Bristol. J'ai vu Schrewsbury, une ville étrange avec une certaine identité historique, faite de briques rouges, disons. Newport et Bristol ressemblent à un savant mélange de St Brieuc et Nantes; voire Rennes dans le cas de Bristol. Assez appétissant, faut bien le dire, différent des villes dans lesquelles je vis. Les gares sont agréables, bien moins effrayantes que Birmingham New Street, avec des queues de taxis customisés identité locale, des oiseaux qui font la course aux bus et un cocktail de calme et d'agitation délicieux malgré une sécurité oppressante. Il faut bien reconnaitre que tout ça manque de clodos. Ici, les gares sont le territoire des gens de busnes (à la galloise c'est plus sympa), phénomène que nous ne connaissons pas encore en Bretagne j'ai l'impression. Beaucoup de costumes-cravates, d'attachés-cases et autres horreurs. Une interdiction de fumer dictatoriale.

L'aéroport est très excentré et ça m'aura coûté cinq pounds. J'ai failli me transformer en sauveur social lorsqu'à l'enregistrement, un manager ou quelque chose du genre faisait remarquer avec acidité à mon interlocutrice: "Tu pourrais dire "Bonjour" (ce dernier mot en français dans le texte) quand même", m'ayant entendu annoncer ma destination: Toulouse. Finalement l'employée s'est très bien débrouillée toute seule, ce que j'ai presque regretté car depuis mon aventure avec la bande à Domino's Pizza où un même type de manager à deux sous incendiait l'employée qui nous servait, devant nous, j'ai honte d'être resté poli - bien que sec - avec cet individu. Revanche?

Je finis ma bouteille d'eau et je m'en vais.

13/03/2008, matin. Tricky génie du son, je ne t'ai pas croisé mais bon.