Du travail. National Insurance Number please?

Je pensais que travailler, c’était une bonne manière de découvrir un pays. Et bien c’est fait. Je suis con !

Je ne découvre rien. Je ne parle même pas, on ne me parle pas, sauf pour me dire une phrase ou deux quand vraiement on se dit « le con ne comprend vraiment rien ! ». Pourquoi ? Ils se disent que puisque je suis étranger, je ne dois rien comprendre. Du coup, pas de communication, du coup, incompréhension totale des deux côtés. Mais comme ils ont le dessus, étant dans leur pays, dans leur élément, leur langue, leur travail, ils ont vis-à-vis de moi l’attitude d’un éducateur blasé avec un enfant handicapé mental. Allez fait ton exercice et rentre chez toi. Je suis en position d’infériorité puisque j’ai peur des conséquences de tout ce que je pourrais dire. Trois semaines, toujours pas de contrat, toujours pas d’argent. Hors de question d’avoir fait ça pour rien. Et la langue est ici une barrière, puisque ma collègue a une position différente. Elle discute avec le responsable, elle n’a pas droit à cette condescendance…

Aujourd’hui il m’a dit d’aller passer la serpillère quelques mètres plus loin, car, selon lui, je la passais tous les matins exactement au même endroit. J’ai juste eu le temps de dire « Non, ici j’ai pas nettoyé depuis… » et puis il fallait dire « D’accord, j’y vais. ». Il se foutait bien de la réponse, après tout. Je suis handicapé mental, bien sûr, à quoi bon se fatiguer !

Drôle d’expérience. Bien sûr c’est plus facile de travailler. On travaille presque comme on veut. Mais alors. Pas de papiers. Pas de patron. Pas d’instructions. Pas de discussions. Rien.

Le 1er Janvier, on s’est retrouvé en rade à Lampeter. Pas de bus. Toutes les stations essences fermées, ici on ne connaît pas le self-service, mot anglais pourtant, ehehe… Alors on a décidé de tenter le stop. La voilà la manière de découvrir quelque chose.

On en reparlera, de Yann et Dorota sur le bord de la route !