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Le ventre d'Ivi Kromm
24 novembre 2008

Réactions aux actualités, 24/11/08

bruce

Evidemment je suis consterné d'entendre le journaliste expliquer que John McCain s'en va bientôt au Bangladesh avec trois autres sénateurs américains "superviser les élections", comme s'il y connaissait quelque chose, mais c'est certainement ce genre de délégation qui affirmera par la suite que les élections se sont bien déroulées ou inversement, après avoir passé quelques agréables journées à goûter les meilleurs plats de la région et à se prélasser dans les palaces mis à leur disposition. Et le journaliste de rajouter "Pourquoi McCain s'intéresse-t-il soudainement au Bangladesh?"
Arrivé là, je prends le problème à l'envers et me dis que les médias sont vraiment le summum de la connerie, que McCain reprend son boulot de sénateur et que c'est très bien comme ça... Jusqu'à ce que le journaliste explique que le couple McCain a adopté une enfant bengalî (si ça se dit bien comme ça) savamment baptisée Bridget. Non, la politique n'existe décidemment plus, et en lisant quelques trucs sur McCain sur internet je réalise que sa carrière politique et sa vie privée sont entremêlées depuis le départ, comme ça, à l'américaine, à la royale: devinez comment s'appelait le père de John McCain? John McCain. Son grand-père? John McCain. Et je vous le donne en mille: le fils aîné de John McCain s'appelle... John McCain IV! Car l'opposant à Barack Obama s'appelait en fait John McCain III. Dommage qu'on n'ait pas plus précisé ce petit nom pendant la campagne, ça aurait rendue l'affaire plus ridicule encore.
Oh, n'allez pas croire que tout ceci m'ait réconcilié avec Obama, mais m'a fait réaliser que si je trouvais depuis longtemps que la "plus grande puissance du monde et gnagnagna" n'était pas un pays laïc, je me rends compte que c'est tout simplement parce qu'en fait ce n'est même pas une république. M'enfin.

Mais ce n'est pas de ça dont je voulais parler non, ce n'était pas ça l'info du jour. L'info du jour, c'était les problèmes du don du... s... perme. On connaissait déjà la chanson "Allez les françaises, faites plein de gosses!", on a le nouveau tube "Allez Messieurs envoyez l'sperme". Absolument aucun débat évidemment, tout les arguments vont dans le même sens. 10% d'hommes stériles, quantité de sperme par homme en diminution nette au fur et à mesure des décennies, et puis on passe directement à la pub: le don est anonyme et gratuit (manquerait plus qu'on paye!), on est en pénurie, allez, venez tous vous branler à l'hôpital, en gros.
Eh bien permettez-moi de siffler la chanson: pour ma part, c'est hors de question. Non, le sperme n'est pas une sauce à faire tourner. On peut si on veut en mettre une cuillerée dans différentes assiettes, soit, mais on ne peut pas la changer de pot au hasard! Derrière ce débat, c'est une conception assez légère de la sexualité, de la paternité (le journaliste précisait qu'il n'y avait aucun risque de voir débarquer chez soi quelqu'un se revendiquant de vous quelques années après un don... Mais pourtant, cette personne serait DE FAIT notre enfant!) et surtout du fait d'être parent, de la transmission de la vie, de la vie. La même idée qui flatte la française comme une vache laitière. Tout ça ne vaut plus rien aujourd'hui. Ce qui vaut, c'est l'état. Il faut alimenter l'état car tout le monde en bénéficie, du coup en travaillant pour l'état on travaille pour nous garantir certains services, certains avantages... On pourrait donc croire que l'Etat, c'est le collectif, eh bien non, c'est l'égoïsme. Il y a besoin de plus d'enfants? Allez, j'vous offre ma capacité à me reproduire. De manière gratuite et anonyme. Mon enfant ne sera pas mon enfant, il sera une personne de plus au service de l'Etat, donc à mon service.
Vous allez bien sûr me dire: mais ces pauvres hommes stériles qui ne peuvent pas avoir d'enfant? On peut quand même les aider! Eh bien non. Cette aide ne va pas "de soi" et ne doit pas être un phénomène de masse. Seul des hommes ayant refléchi et mûri une position de renoncement à une partie de leur descendance (j'utilise un lexique proche de la notion de propriété, mais celle-ci n'a évidemment aucune application ici, il s'agit plus de la notion de filiation) peuvent faire ce choix.
De toute manière, tout ceci est une énorme supercherie puisqu'on sait bien que le sperme recolté ira à des banques de spermes qui servent plus aux femmes désirant "faire un bébé toutes seules" comme dit la chanson. Cette idée est également dérangeante, puisqu'elle affirme le droit de la femme en écrasant celui de l'homme, mais surtout parce qu'elle autorise ici ce qu'elle interdit ailleurs, par exemple au sein des couples homosexuels.
On oublie surtout qu'il y a une autre solution (ancestrale, d'ailleurs) à ce problème! Une solution toute simple, et qui permet en plus une régulation sociale efficace si elle est bien organisée: l'adoption. Car il y a des orphelins, des enfants abandonnés, etc, et si tous les adultes, malgré leurs déficiences physiques, ont droit à avoir des enfants, les enfants ont un droit égal à avoir des parents quelque soit leur histoire. Mais si l'adoption n'est pas plus promue, c'est que l'objectif à atteindre n'est pas, pour nos dirigeants actuels, l'épanouissement des familles, mais la production d'enfants pour payer les retraites.

Dernier point capital et grand absent du débat (peut-être parce que le débat n'est pas permis): l'origine, la cause de la stérilité et de la baisse de la quantitié de sperme par homme et par acte sexuel, si j'ai bien compris. Les fautifs pourtant sont connus: on parle des plastiques, des pesticides... Sans qu'aucune décision n'en soit tirée. Alors on pourrait laisser le nombre de stériles augmenter indéfiniment pour parvenir à une société où il y aurait les taureaux géniteurs et les boeufs travailleurs? Décidément, on est de plus en plus bovins. Cette simple et minuscule information est en fait un point de départ pour une réflexion globale sur notre société auto-destructrice. A nouveau, on constate que ce n'est pas le gouvernement de Nicolas Sarkozy, avec sa Boutin, qui défend nos valeurs contre les homosexuels. Les homosexuels n'ont rien avoir là-dedans. Nos dirigeants eux-mêmes ont pulvérisé la notion de famille, de foyer, et nous vident petit-à-petit de ce qui fait de nous des humains, de notre substance humain... Autant spirituellement que physiquement, et c'est le côté amusant de la chose, si l'on aime un peu l'humour noir (transition).

Mieux T'encore (pour la route)
Dans une émission d'histoire juste après ça, on évoque l'évolution de le la perception de la couleur noire à travers l'histoire, la mode, etc... En conclusion, on voit qu'aujourd'hui le noir est une couleur comme les autres, même plus, puisqu'on s'habille plus facilement en noir qu'en jaune sans y voir de symbole. Rien de bien politique là-dedans, si ce n'est la mise au bûcher des présumes sorcières autrefois... Mais l'auteur termine quand même en disant qu'après tout, l'élection d'Obama correspond à cette tendance, aujourd'hui, le noir est accepté.
Les Républicains ne louperont plus le coche: la prochaine fois, ils consulteront Paco Rabanne avant de choisir leur candidat.

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Commentaires
K
Et puis... Vive la consanguinité...
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