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Le ventre d'Ivi Kromm
31 octobre 2008

Vos envies prennent vie

4_p_che

Tout d'abord, je montais, pour une fois, les marches de l'escalator, avant de foncer vers l'entrée de la rue de la Visitation où j'imaginais que mon bus attendrait. En fait, il était face à l'église, mais j'arrivai à temps pour y trouver un place debout. Il partit. Au son joyeux des gosses hurlants je devorai mon sandwich crudités qui me dégoûtait notoirement à 16h45 mais la feuille explicative indiquait bien: "Vous devez vous restaurer avant, aucune nourriture sur place."

Nous étions quatre à descendre. Nous comprimes rapidement que nous allions au même endroit mais aucun d'entre nous ne connaissant le chemin, nous primes la direction inverse, et c'est seulement après un père de famille sur le départ et un pépé au potager que nous nous trouvâmes sur le chemin de terre, ne sachant trop à quoi nous attendre.  Je vous passe les détails, mais nous poirotâmes sec... J'étais stressé et énervé mais au fond de moi une petite voix disait déjà qu'après tout, commencé ou pas, à partir de 18h je comptais les minutes de travail et je noterai bien tout sur la fi-fiche car j'étais là pour les sous, hein, comme la centaine d'autre, je suppose.

On était là, donc, derrière, le long d'une grille de derrière laquelle les employés sortirent tout à coup des portants avec des lettres et il fallut après toute cette attente se ruer sur l'un des deux distribueurs de fifiches qui cochaient aussi nos noms. Ensuite on devait se positionner devant le portoir de notre groupe, y laisser ses affaires et se coller en médaille un autocollant orange fluo indiquant la lettre concernée. Ainsi je me collais un "Q" sur le veston et nous fûmes le premier groupe à partir, en compagnie d'un jeune blond gominé, beauf et sympathique, un poil grisé par la responsabilité de rayon qui allait être le nôtre: peinture.  Comme on entrait j'entendais près des grilles: "Les P! Vous êtes tous là les P?"

Bla bla, bla bla, bla bla et puis on nous attribua une zone à chacun. Les premiers obtenaient les zones prioritaires alors je me dis "Derniers servis, meilleur service!" mais non, Gomino en chemise à carreaux verts remarqua que j'étais le seul gars alors il m'envoya aux gros pots. C'était un travail pénible et idiot, mais mon seul réel souci au départ, c'était mes mains sales. A la fin par chance je fus envoyé sur une zone très longue qui me permit de rester jusqu'à 23h30, mais les colorants me coulèrent dessus et un autre débile en chemise m'annonça que ça ne partirait pas au lavage. J'étais ravi car je n'aurais dorénavant plus aucun vêtement sans tâche, et mes mains pas lavées depuis le matin étaient passées du noir gras à l'arc en ciel chimique. D'ailleurs j'ai toujours un peu de bleu sur la gauche.

J'avais bien sûr envie de partir mais je restai, supportant le connard semi-bogoss qui me collait aux basques pour que je finisse plus vite et ses réactions de gamin insolent fier de son marqueur. La chef de table très sympa (elle s'était retrouvée chef par hasard, du coup elle gardait la tête sur les épaules), qui était avec moi dans le bus, m'avait trouvé une voiture pour rentrer. En échange, je lui offrai la viande de mon sandwich.

Lizouille vient de me faire suivre un texto d'une autre agence... Je renouvelle l'expérience?

Rue du Chapitre, Rennes, 02/10/2008
A croire qu'on aime l'absurde.

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